As-tu déjà rencontré de vrais jumeaux ? En ce qui me concerne, j’ai la chance d’en connaître deux et leur ressemblance est tout simplement impressionnante. À se demander comment est-ce que deux individus différents par définition, peuvent être physiquement si identiques. Et bien, c’est la question que je me suis posé. En me documentant sur le sujet, j’ai découvert un lien profond qui existe entre le clonage et les jumeaux. Regardons ensemble comment il est techniquement possible de créer un clone et comprenons pourquoi ce sujet porte autant d’intérêt pour certains.
Le clonage dans la nature
Il n’est pas nécessaire d’accéder à de grands laboratoires pour voir la magie du clonage s’opérer sous nos yeux. Tu as même peut-être déjà créé ton premier clone sans pour autant le savoir mais, sache que la reproduction de plante par bouturage n’est rien d’autre qu’un procédé de clonage.
En effet, les plantes ont la capacité de se multiplier par voie végétative. C’est à dire que, lorsque l’on plante un morceau de tige d’un végétal parent, il peut donner naissance à une pousse ou des racines et, au bout de quelque temps, devenir une plante semblable à celle sur laquelle a été prélevée la bouture. La plante obtenue est alors le clone de sa parente.
Mais, pourquoi peut-on parler de clonage dans ce procédé aussi simpliste ? Pour cela il nous faut comprendre ce que l’on entend par clone et comment cela fonctionne précisément.
Comment fonctionne le clonage ?
Le clonage, une copie du patrimoine génétique
Tout d’abord, il faut savoir que chaque individu est constitué d’un patrimoine génétique qui définit qui il est. Cette réalité universelle est valable tant pour l’homme que pour les animaux ou les végétaux. Ce patrimoine génétique permet alors de définir des caractéristiques telles que la couleur des yeux, la taille de l’individu et bien d’autres phénotypes.
L’ensemble des informations qui définissent un individu sont écrites dans l’ADN (Acide désoxyribonucléique). L’ADN est une molécule composée d’une suite de nucléotides de 4 types , T (Thymine), A (Adénine), G (Guanine) ou C (Cytosine). La succession de ces différents nucléotides définit des acides aminés et de même, la succession d’acides aminés définit un gène. Le gène quant à lui, est une portion d’ADN comportant l’information nécessaire pour fabriquer une protéine. Mon précédent article sur le paradoxe de Levinthal rappelle le rôle primordial d’une protéine dans l’organisme, jettes-y un coup d’oeil si ce n’est pas déjà fait !
Afin de conceptualiser l’ADN, voici l’image que j’en ai. J’imagine l’ADN comme une succession de phrases agencées les unes à la suite des autres. Dans cette illustration, le gène correspond à une phrase et un acide aminé à un mot. Ainsi, pour fabriquer une protéine, une copie d’un gène est lue par un ribosome et, l’action de créer la protéine est enclenchée.
Finalement, ce qu’il faut retenir ici c’est que, grâce à l’ADN, il est possible de lancer en production des molécules qui sont écrites dans son encodage et ainsi créer un individu propre à cet encodage génétique. Maintenant, si deux individus ont le même ADN que se passe t-il ? Et bien, ils seront d’un point de vue génétique les mêmes ! Voilà qu’apparaît notre notion de clone.
Comment est réalisé un clone en laboratoire ?
Pour t’expliquer, je présenterai la théorie du clonage chez l’Homme. Cependant, sache que les essais de clonage sur les humains ne sont pas autorisés.
Regardons comment fonctionne le principe de reproduction. Chez nous les humains, pour créer un individu, deux gamètes, le spermatozoïde (chez l’homme) et l’ovule (chez la femme), se rencontrent et déclenchent la fécondation. Ces deux gamètes transportent toutes deux, le patrimoine génétique du père et de la mère. Une fois ces deux gamètes rencontrées, l’individu résultant est alors le produit aléatoire entre les gènes du père et de la mère.
Sauf que nous, nous voulons créer l’exact réplique d’un individu lambda dont le patrimoine génétique est connu de manière exacte. C’est alors ici que tout se joue. Le clonage consiste à isoler un ovule auquel on lui retire son noyau avec une très fine aiguille. Cette étape permet de retirer la part d’ADN de la mère déjà présente dans l’ovule. Ensuite, on prélève le noyau d’une cellule de l’individu à cloner. Ce nouveau noyau contient, quant à lui, exactement l’ADN de l’individu parent. Pour finir, le nouveau noyau est injecté dans l’ovule et l’ensemble est stimulé par un léger choc électrique afin d’enclencher le développement. Une fois le processus lancé, l’ensemble peut alors être inséré dans une mère porteuse jusqu’à maturation.
Ce dernier point doit sûrement te faire réfléchir. En effet, s’il faut attendre la fin de la grossesse pour que le clone naisse, il n’est de ce fait pas possible de créer son sosie instantanément comme le montre certains films. Le clone doit lui aussi passer par une phase grossesse puis qu’il grandisse tout comme son parent génétique.
Est-ce que le clonage fonctionne ?
Bonne question ! Eh bien, la réponse est oui, mais le procédé est encore très loin d’être maîtrisé. Le milieu du clonage a essuyé et essuie encore de nombreux échecs. Plusieurs anomalies sont observables chez les animaux clonés. Diabète, problème cardiaque, excès de poids, et la liste est encore longue.
La brebis Dolly, est le premier exemple de mammifère cloné avec succès. Sa réussite s’appuie notamment sur l’état de la cellule du parent. La cellule prélevée chez l’individu parent est dans un état dit « endormi », c’est à dire qu’elle est inactive. Ainsi, les protéines présentent dans l’ovule peuvent alors reprogrammer les gènes du noyau injecté, et les orienter vers un fonctionnement adapté au développement d’un embryon. Néanmoins, Dolly fût l’unique réussite d’une expérience qui a réuni pas loin de 300 ovules. Tu l’auras compris, le taux de réussite est très faible… trop faible pour envisager des essais sur l’homme.
Pourquoi chercher à cloner ?
Cloner un individu d’un point de vue strictement scientifique est impressionnant mais au final, à quoi cela va t-il vraiment servir ? Je ne sais pas pour vous mais, voir des mini-moi pousser un peu partout m’effraierait quelque peu. En étendant un peu mes recherches, j’ai souligné cette application du clonage que j’ai trouvé, dans l’idée, assez intéressante : le clonage thérapeutique.
Le clonage thérapeutique
Certaines maladies telles que le diabète ou encore la maladie de Parkinson, peuvent être traitées par des greffes de cellules. Cependant, ces cellules ne sont pas forcément disponibles. Ou si disponibles, ces cellules peuvent être rejetées par le patient car l’organisme les considère comme étrangères. L’objectif du clonage thérapeutique est de produire ces cellules par le malade lui même. Ainsi, ces cellules appartenant au malade, le risque de rejet de greffe ne serait plus qu’un mauvais souvenir.
Le principe du clonage thérapeutique est le suivant :
Tel que pour le précédent procédé de clonage, on cherche à former un embryon à partir d’une cellule du malade et d’un ovule auquel on aura retiré son ADN. Peu de temps après le début de son développement, l’embryon atteint un stade dit blastocyte. Il s’agit d’une phase où les cellules de l’embryon sont en mesure d’évoluer vers n’importe quel type cellulaire présent chez l’être humain. Enfin, ces cellules sont différenciées et peuvent alors être greffées chez le patient malade.
Cependant, ne nous emballons pas, le procédé du clonage thérapeutique est encore pour beaucoup de la théorie. Il n’est actuellement pas pratiqué.
L’heure est à la conclusion
Le clonage est un sujet qui pour nous relève de la science fiction mais pas que. Le clonage s’appuie sur le principe de reproduction chez l’humain excepté que, au lieu d’avoir un ADN aléatoirement formé à partir du père et de la mère, on crée un embryon directement avec l’ADN souhaité. Les idées d’applications de ce procédé sont diverses. Par exemple, créer un clone d’un animal en voie de disparition ou encore traiter des maladies grâce au clonage thérapeutique. Mais bon, aujourd’hui nous n’y sommes clairement pas. En effet, le taux de réussite de clone est très faible ce qui rend les essais sur l’homme non envisageables. Par ailleurs, une grande part d’éthique vient s’ajouter à ce sujet.
D’ailleurs, quelle est ton opinion sur le clonage, es-tu en faveur ou contre le clonage ? Partage nous ton avis en laissant un commentaire.
En attendant de te lire, je te souhaite une bonne journée, et je te dis à bientôt sur Sciences Corner !
Un peu de lecture pour aller plus loin ? Allez je t’oriente !
- Bertrand, J (2004). Le clonage . Les essentiels Milan
Je suis contre le clonage
Pourquoi es-tu contre le clonage ?
Article très intéressant qui permet de mieux comprendre ce qu’est le clonage et comment cela fonctionne derrière. Merci !
Et pour répondre à ta dernière question, moi aussi je suis contre 🙂